Anciens célèbres : Jean Vaujour (1914-2010)

Jean Vaujour – Ancien Préfet, ancien directeur de la Sûreté générale à Alger – ancien résident de la Maison de l’Argentine 1935-1938 – Fondateur de l’Alliance Internationale et son président de 1957 à 1969 Jean Vaujour est né le 27 octobre 1914 à Tulle (Corrèze). Il est licencié en droit et diplômé de l’École des […]

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Jean Vaujour – Ancien Préfet, ancien directeur de la Sûreté générale à Alger – ancien résident de la Maison de l’Argentine 1935-1938 – Fondateur de l’Alliance Internationale et son président de 1957 à 1969

Jean Vaujour est né le 27 octobre 1914 à Tulle (Corrèze). Il est licencié en droit et diplômé de l’École des Sciences Politiques. En 1937, à la suite des études qui l’amèneront à résider à la Maison de l’Argentine, il est reçu à l’examen de chef de cabinet de préfet et commence sa carrière dans l’administration préfectorale.

Jean Vaujour en compagnie de Madame Honnorat pour un instant commémoratif envers  Mr André Honnorat
Jean Vaujour en compagnie de Madame Honnorat pour un instant commémoratif envers Mr André Honnorat

En 1942, il s’engage dans les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), assurant le départ pour Londres des personnalités qui rejoignent la France Libre. Il gagnera à son tour Alger après un internement en Espagne en juin 1944. Ses mérites se verront récompensés par la Croix de Guerre et la Médaille de la Résistance. Il sera fait par la suite Commandeur de la Légion d’Honneur.

Jean VaujourSous-Préfet dès 1942, Préfet hors cadre en 1953, il fut directeur de la Sécurité Générale en Algérie durant la période troublée des années 1953 à 1955. Il fut celui qui tenta, sans que cela ne soit pris réellement en compte, de prévenir le gouvernement de Pierre Mendès-France et son ministre de l’Intérieur François Mitterrand, que l’insurrection algérienne allait éclater.

Jean Vaujour critiquait dans « De la révolte à la révolution » (Albin Michel, 1985) « l’immobilisme » du gouvernement qui ne prêtait pas, selon lui, une attention suffisante à ses rapports alarmistes. Il avait en effet infiltré le mouvement nationaliste algérien (FLN) en 1954, année du déclenchement de l’insurrection (1er novembre), avertissant régulièrement le gouvernement de l’imminence de troubles graves

Durant les dernières années de la guerre d’Algérie, il sera Directeur des Cabinets civil et militaire du Délégué du Gouvernement en 1960. Il suivit  Paul Delouvrier lorsque celui-ci revint en France, il assura les fonctions de Secrétaire Général du District de Paris jusqu’à la création de la Préfecture de la Région Parisienne, dont il deviendra le secrétaire général.

Après avoir été Préfet de Seine-et-Marne (1968-69), il rejoindra le monde de l’entreprise, tout en gardant des présidences honoraires dans des organes étatiques.

Il était lors de son décès le 28 mars 2010, l’un dernier grands témoins de la guerre d’Algérie.

« Il me semble que c’était hier »

CINQUANTE ANS DÉJÀ! Et pourtant il me semble que c’était hier. J’ai conservé, intact, le souvenir de cette journée de 1948 où, pour répondre à l’invitation de Jeanne Thomas, nous nous sommes réunis pour essayer de donner vie à ce que nous pensions être une grande idée. Il y avait là autour de notre hôte ( elle était encore en fonctions à la Fondation Nationale) Bassin, Brunoy, Pépy, Leymarie, Rabet, pour ne citer que quelques noms de ceux qui ne sont plus. Nous sortions les uns et les autres des épreuves de guerres, de batailles, de camps, de ruines, qui nous avaient dispersés, parfois mutilés, parfois écrasés sous des événements qui auraient pu détruire en nous tous nos souvenirs, toutes les valeurs qui avaient nourri notre jeunesse.

Il en était une cependant qui demeurait entière : l’amitié, souvent fraternelle, de ces êtres venus, dix ou quinze ans plus tôt, des quatre coins du monde. Il était une phrase, gravée dans la pierre, qui nous guidait : « Mieux se connaître pour mieux se comprendre, mieux se comprendre pour mieux s’aimer. » Nous avons alors pensé que, suivivants de terribles drames, nous n’avions pas le droit de laisser sombrer « le miracle de la Cité. » Et nous avons fondé l’Alliance. Ce mot en lui-même voulait être l’expression, la volonté, par delà les différences, les langues et les couleurs, de ne plus admettre, de ne plus permettre que désormais l’un se dresse contre l’autre. Il voulait donner l’image des mains serrées l’une dans l’autre pour réaliser la grande chaîne fraternelle autour du Monde : cette chaîne qui partait de la colline de Montsouris.

Merci, mes jeunes camarades, d’avoir repris ce flambeau et de maintenir bien haut cette flamme de l’amour fraternel entre les hommes, cette flamme qui, grâce à vous, ne s’éteindra pas.

Témoignage du 16 mai 1998, publié dans la revue des 50 ans de l’Alliance Internationale

 

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