Anciens célèbres : Roland DUMAS

Roland Dumas est un avocat et homme politique français. Il a résidé à la Fondation Danoise de 1945 à 1950. Roland Dumas est né le 23 août 1922 à Limoges. Après que son père ai été fusillé pour acte de résistance durant la seconde guerre mondiale, il s’engage au sein Mouvements unis de la Résistance (MUR) […]

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Roland Dumas est un avocat et homme politique français. Il a résidé à la Fondation Danoise de 1945 à 1950.

Roland Dumas est né le 23 août 1922 à Limoges. Après que son père ai été fusillé pour acte de résistance durant la seconde guerre mondiale, il s’engage au sein Mouvements unis de la Résistance (MUR) pour lesquels il transporte des armes dans la région de Grenoble. À la Libération, il reçoit la Croix de guerre 1939-1945 et la Croix du combattant volontaire.

Après la fin de ses études ils sera avocat, député de la Gironde (1973-1981) – de la Dordogne (1978-1993) – de la Corèze et de la haute-Vienne, Ministre du président François Mitterrand et Président du Conseil Constitutionnel (1995-2000).

Il sera également le personnage central de plusieurs affaire judiciaires et médiatiques.

En avril 1984, alors qu’il est avocat et Ministre des affaires européennes, il offre un témoignage intéressant sur ses « années Cité » au Bulletin de l’Alliance internationale des anciens la C.I.U.P.

A la Cité Universitaire, j’ai rencontré l’Europe

roland dumasLorsque s’achève la seconde guerre mondiale, l’espoir et l’ambition sont immenses dans le cœur de la jeunesse. Presque tout est à reconstruire dans l’Europe dévastée, mais sur quelles bases?

La paix, bien sûr, mais aussi la solidarité entre les peuples, entre les hommes, dans la récompense comme dans l’effort. A la Cité Universitaire de Paris, le jeune étudiant que j’étais a rencontré, dans l’atmosphère fiévreuse de l’après-guerre, des hommes et des femmes animés de cette rage de vivre qui caractérisait une jeunesse qui se refusait à désespérer.

La conviction était forte qu’il leur faudrait consacrer leur vie à la réconciliation, au progrès, à la liberté. Ces jeunes, venus de tous les horizons, originaires de nombreux pays, et qui avaient choisi toutes sortes de domaines pour servir cette juste cause, sont devenus le tissu vivant autour duquel se sont développées les sociétés d’aujourd’hui.

L’espoir et l’ambition qui les motivaient, qui les faisaient agir, se sont largement concrétisés depuis lors, en Europe surtout. Car l’Europe actuelle, affaiblie sans doute, « blessée» comme a pu le dire le Président de la République à l’issue du récent Conseil Européen de Bruxelles, n’en reste pas moins un exemple pour nous tous, dont nous pouvons être fiers face à la jeunesse d’aujourd’hui.

L’Europe dont nous rêvions après la guerre existe, elle se construit chaque jour, dans la solidarité active des peuples autrefois divisés. Aucun de ces faux pas ne doit hâtivement nous conduire à la croire condamnée. L’Europe unie existe déjà dans le cœur des hommes. Cette Europe du progrès et de la liberté, je crois l’avoir rencontrée avant même que les diplomates et les juristes ne la portent sur les fonds baptismaux.

A la Cité Universitaire, précisément. A la Fondation du Danemark. Dans ce lieu à bien des égards unique, consacré à l’étude, à la cohabitation amicale et à l’entraide, j’ai pu mesurer ce désir immense des jeunes européens de travailler inlassablement au rapprochement des peuples du vieux continent, au dépassement des oppositions héritées du passé, à la construction de l’instrument de leur avenir commun.

C’est avec une certaine nostalgie et beaucoup d’émotion qu’aujourd’hui, devenu responsable au sein du gouvernement français des affaires européennes, je me rappelle mon séjour à la Cité Universitaire. C’est en tout cas avec une grande fidélité à ma jeunesse et aux idéaux que j’y partageais alors avec tant d’amis, que je travaille chaque jour pour que l’Europe devienne enfin cette
union profonde et durable des peuples que les difficultés politiques et économiques de l’heure rendent plus que jamais souhaitable.

La tâche est rude, mais l’enjeu est d’importance.

Il commande, comme il y a trente-cinq ans, que la jeunesse toute entière se mobilise. Je suis sûr qu’aujourd’hui comme alors, la Cité Universitaire de Paris sera l’un des lieux où
se manifestera avec le plus d’ardeur le renouveau de l’idéal européen.

Crédits photos : Alliance Internationale et les archives fédérales allemandes https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Bundesarchiv_B_145_Bild-F075421-0009,_Bonn,_Kohl_empf%C3%A4ngt_Abgeordnete_aus_Frankreich.jpg

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