Témoignage d’anciens : Mireille Chavanon

Ce moi-ci, nous vous proposons le témoignage de Mireille Chavanon, ancienne résidente de la Fondation des Etats-Unis de 1956 à 1959. Retraitée, elle habite aujourd’hui à Tarbes, dans les Hautes Pyrénées. Madame Chavanon a dans son parcours à la Cité internationale, une particularité de taille : elle s’est mariée dans l’Église du Sacré-Cœur de Gentilly […]

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Ce moi-ci, nous vous proposons le témoignage de Mireille Chavanon, ancienne résidente de la Fondation des Etats-Unis de 1956 à 1959. Retraitée, elle habite aujourd’hui à Tarbes, dans les Hautes Pyrénées.

Madame Chavanon a dans son parcours à la Cité internationale, une particularité de taille : elle s’est mariée dans l’Église du Sacré-Cœur de Gentilly et a pu organiser les festivités de son mariage au sein de la Cité.

Découvrez le récit d’un événement exceptionnel !

Pourquoi avoir choisi Paris pour suivre vos études ?

Les études d’interprétation et de traduction que je faisais ne pouvaient se faire qu’à l’Ecole de traducteurs et d’interprètes de Paris. École appartenant à la Sorbonne. Après une année de traduction, j’ai passé un examen pour étudier l’interprétariat. Il n’existait qu’une autre École en Suisse.

Les valeurs humanistes à l’origine de la Cité internationale étaient-elles une réalité ou une utopie ?

Elles étaient vraiment une réalité.

Êtes-vous restée en contact avec des résidents de la même époque que vous ou des anciens de la Cité?

Je le suis restée très longtemps avec ma « coturne » architecte grecque et sa sœur pianiste. Nos enfants ont même fait connaissance ! Je connais bien un étudiant de l’école AgroParisTech et sa famille qui sont de fidèles amis.

J’ai aussi fait connaissance de plusieurs « anciens ou anciennes ».

Quels souvenirs gardez-vous de votre séjour à la Cité ?

Ce sont les plus belles années de ma vie.

J’ai énormément échangé avec des étudiants du monde entier! Cela m’a ouverte à bien d’autres cultures et fait réfléchir sur ce que nous apporte « l’autre » au travers de sa différence. Je me suis gavée de théâtre, de concerts en tous genres, de sorties agréables! J’ai rencontré les jeunes hongrois fuyant leur pays. Ils nous ont fait comprendre ce qu’était la vie derrière le « Rideau de Fer ».

J’ai été l’amie du seul étudiant « noir Américain » logeant au Pavillon. Nous avons fait une demande de Bourse Fullbright, Je l’ai eue mais pas lui!!
Je discutais souvent avec le monsieur russe ou la dame russe d’un certain âge qui gardaient l’entré du « côté filles ». Eux aussi étaient très cultivés!
Je faisais partie du groupe de filles qui aidaient celles  qui se sentaient isolées! Nous faisions des visites régulières dans les hôpitaux.
Ce faisant je travaillais et améliorais mes langues. On me prenait pour une espagnole, ou une américaine!

Quel rôle aimeriez-vous jouer en faveur de l’association ?

L’aider à se développer, rencontrer des étudiants, les inviter à visiter Le Gers ou les Pyrénées.
Je suis souvent revenue à la Cité, j’espère pouvoir y revenir souvent. Je suis sûre qu’il y a eu des changements importants, ne serait-ce que par l’arrivée de nouveaux pavillons.

Et donc, vous vous êtes mariée à la Cité…

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Le 7 mars 1959, j’ai invité à mon mariage, avec un ingénieur français, les nombreuses rencontres réalisées durant mon séjour à la Cité : des musiciens brésiliens, nicaraguayens, grecs, des médecins et chimistes, des ingénieurs d’Amérique du Sud, du Japon et d’Espagne et tant d’autres …

Ce sont mes amies brésiliennes qui m’ont aidée à m’habiller dans ma chambre du Pavillon des USA. Le directeur et sa femme, Mme Mead, étaient aussi de la fête.

J’ai descendu les escaliers en grande pompe escortée de toutes mes amies du pavillon. Mon père m’attendait dans un vieux et élégant taxi à la porte du pavillon. J’ai retrouvé parents et amis à « l’église de la Cité ».

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Un de nos amis espagnols était le témoin de mon mari, Jean Filhol. Ils résidaient tous les deux au « Collège d’Espagne ». L’après midi, grâce à l’amitié de Melle Naudin nous avons offert un punch à nos amis français et étrangers, dans les salons de la Maison Internationale. Ce fût vraiment un grand moment pour nous tous, mais hélas je ne possède qu’une petite photo de ce moment.

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Nous avons pu ensuite vivre en couple à la Maison Heinrich Heine jusqu’au mois de juillet 1959, ayant fini de passer nos examens : Jean ingénieur des l’école SUPELEC et moi, interprète de l’Ecole supérieure de traducteurs et interprètes.

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