Jean-Pierre RAZAFY-ANDRIAMIHAINGO est franco-malgache. Ambassadeur, il vit aujourd’hui en Italie. Il a accepté de répondre à nos questions dans le cadre de la publication mensuelle des « Echos de l’Alliance« .
En quelle(s) année(s) et dans quelle(s) maison(s) avez-vous résidé à la Cité ?
« J’ai d’abord résidé à la Maison du Japon pendant 6 mois en 1975 avant d’intégrer la Fondation des Etats-Unis où je suis resté jusqu’en 1979 »
A quelle université étiez-vous inscrit, quelle formation suiviez-vous ?
« J’étais inscrit à l’Institut National des Langues Orientales où j’ai étudié la langue et la civilisation chinoises jusqu’à l’obtention du Diplôme Supérieur avec une spécialisation en commerce international au CPEI (Centre de Préparation aux Echanges Internationaux), parallèlement à la Faculté de Droit de l’Université Paris II où j’ai obtenu la Licence (l’ancêtre de la Maîtrise actuelle…) en Droit et le Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat (CAPA), et enfin à la Faculté de droit de Paris I où j’ai obtenu le Diplôme d’Etudes Supérieures (l’ancêtre du DESS 1…) de Droit international et un doctorat de 3ème cycle avec pour thèse « la conception chinoise du droit international ».
Pourquoi avoir choisi d’étudier sur Paris ?
« Le choix de Paris s’imposait… ! »
Quels souvenirs gardez-vous de vos années de séjour à la Cité ? Racontez un souvenir, en partie :
« Mon séjour à la Cité était des plus enrichissants…à tel point que j’y ai rencontré, très précisément à la Fondation des Etats-Unis, la femme de ma vie, une jeune Américaine alors étudiante à l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Paris ! Je recherchais et voulais cette ambiance interculturelle que seule la Cité pouvait m’offrir, étant également instruit et inspiré en cela par mon père qui fut lui-même un ancien de la Cité et qui eut comme très proche camarade le regretté Léopold Sedar Senghor durant ces années cruciales précédant immédiatement la seconde guerre mondiale.
A la Cité, j’ai intensément participé à la vie culturelle et sportive, notamment en créant et en animant pendant de « longues » années le club d’Aïkido qui fonctionnait fort bien et était un lieu d’échanges et de convivialité interculturelle formidable.
Les échanges entre résidents de différentes nationalités étaient favorisés par la diversité même des activités conviviales, culturelles ou sportives organisées, soit par les services de la Cité, soit par les différentes maisons, soit encore par les étudiants eux-mêmes. J’affectionnais ce brassage personnalisé que permettaient les activités sportives, mais aussi les moments de discussions à bâton rompu autour de plats nationaux. Je peux affirmer que les mets malgaches que je servais dans ma chambre à mes amis français, américains, japonais, iraniens ou scandinaves, pour ne citer qu’eux ( !), nourrissaient des échanges très enrichissants en découvertes et en considérations réciproques… ! »
Les valeurs humanistes à l’origine du projet de la Cité Internationale, étaient-elles une réalité ou une utopie ?
« Ces valeurs fondatrices de la Cité, nées des idéaux de Paix et de Liberté dont l’universalité est régulièrement célébrée, sont à la jointure de l’utopie et de la réalité de par leur force évocatrice, et la Cité constitue en cela un vivier de cette culture de la Paix sans équivalent au monde, qu’il faut entretenir, cultiver et perpétuer, ce à l’avantage de tous. C’est notamment une des raisons pour lesquelles l’Alliance doit exister et renforcer ses liens avec tous les Anciens afin qu’elle continue, grâce aux liens qu’elle tisse, à participer à cette culture universelle !… »
Etes-vous resté en contact avec des résidents à la même époque que vous ou des Anciens de la Cité ?
« Malheureusement non ! Un de mes souhaits est, au moins pour les raisons que j’ai évoquées, de les retrouver. »
Aimeriez-vous séjourner à la Cité de nouveau, si l’occasion vous en était donnée ?
« Bien sûr, y revenir, ne serait-ce que pour un « petit » pèlerinage, sera un moment fort pour moi. »
Etes-vous revenu à la Cité depuis votre séjour ?
« Non, je n’y suis pas revenu depuis…1999 je crois. »
Quelles différences notez-vous entre aujourd’hui et l’époque à laquelle vous avez connu la Cité ?
« Telle que je la vois de l’extérieur, il me semble que la Cité a diversifié très positivement ses activités, plus ouvertes sur le monde. Le site lui-même a toujours été un lieu privilégié, en particulier riche de son patrimoine architectural et culturel. C’est aussi un lieu d’échanges et de dialogue pour une meilleure compréhension mutuelle, et ça, c’est bigrement important de nos jours. Je sais que les dirigeants de la Cité y accordent beaucoup de prix et je les félicite. »
En tant que membre de l’Alliance Internationale, quel rôle souhaitez-vous jouer en faveur de l’association des Anciens et plus généralement de la Cité ?
« Tout d’abord, je suis heureux de reprendre contact. Ensuite, il est certain qu’il ne me déplairait pas de prendre une part dans l’animation de l’Alliance. On verra…et vous me le direz… »
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