Il y a quelques semaines, le groupe SEB faisait don de 300 produits aux résidents de la Cité internationale, pour améliorer l’équipement des cuisines collectives des différentes résidences.
Aujorud’hui, nous vous proposons un interview de Thierry de La Tour d’Artaise, PDG du Groupe SEB, qui a lui-même vécu à la Cité internationale. Il a séjourné trois ans à la Maison des étudiants de l’Asie du Sud-est et y a partagé le quotidien de 200 étudiants vietnamiens et thaïlandais.
Quel étudiant étiez-vous ?
Oscillant entre l’ESCP, l’Institut de langues orientales (Thaïlandais) et les cours de maths que je donnais.
Néanmoins, très présent à la CIUP d’autant plus qu’il n’y avait pas de campus à l’ESCP ni aux langues orientales.
Trois mots pour résumer votre séjour à la Cité internationale ?
International :
A la Maison de l’Asie du Sud-est, on se croyait réellement en Asie (bien qu’à Paris) du fait
- De l’architecture du bâtiment
- Du nombre d’étudiants asiatiques (nous étions moins de 10 Français, je pense, sur 200 résidents)
- Des bonnes odeur de cuisine asiatique
- Des animations asiatiques
Rencontres:
J’ai le souvenir d’échanges passionnants avec des étudiants du monde entier et surtout de tous les pays d’Asie du Sud-est (Vietnam, Cambodge, Laos, Birmanie, Thaïlande)
Découverte de cultures différentes, de langues différentes, de coutumes différentes, mais aussi de centres d’intérêts très différents, de ce que je faisais en École de Commerce.
Ex : Thèse d’un ami étudiant Thaï « les Fondations Royales de Bangkok et leur symbolisme magico-religieux »
Amitié/Solidarité :
Quand on habite à la Cité Internationale, on découvre beaucoup de gens et on se lie d’amitié avec certains.
J’ai beaucoup fréquenté les thaïlandais, et suis resté en contact avec certains pendant plusieurs années, les revoyant soit à Paris, soit à Bangkok.
Les étudiants de la Maison de l’Asie ne rentraient pas chez eux pendant souvent toute une année, et j’ai pu constater la formidable solidarité qu’il y avait non seulement entre eux mais également avec nous français qui avions la possibilité de rentrer dans nos familles régulièrement.
Votre souvenir le plus marquant sur le Campus ?
La chute de Saïgon en avril 1975 vue en direct dans la salle de télévision de la Maison de l’Asie. Il y avait des étudiants issus du Sud et d’autres du Nord. Il régnait ce soir une immense tension mais également une immense retenue qui a forcé mon admiration.
Plus ludiquement, les dîners thaïs que je partageais quasiment tous les soirs avec mes amis, qui m’ont initié à cette cuisine délicieuse, qui étaient particulièrement gais et qui m’ont poussé à apprendre le Thaïlandais.
Avez-vous conservé des amis de l’époque ?
J’ai gardé longtemps des contacts avec quelques étudiants thaïlandais mais ils se sont espacés pour des raisons pratiques.
Je revois toujours quelques amis français et nous évoquons toujours la CIUP quand nous nous voyons.
La découverte de ce contexte multiculturel vous a-t-il servi pour le déploiement international de votre groupe ?
Incontestablement.
Ce long séjour à la CIUP m’a donné
- L’envie de découvrir la richesse du monde et sa diversité.
- L’envie de connaître d’autres cultures et de rencontrer des gens venant d’autres régions du monde.
- Le désir d’apprendre des langues étrangères pour pouvoir échanger avec mes interlocuteurs et mieux comprendre leur façon de penser.
- Le respect de personnes venant de pays qui ont pu souffrir.
C’est ce qui m’a incité à beaucoup voyager et habiter aux USA, au Portugal, en Italie…et apprendre plusieurs langues.
Et si c’était à refaire ?
Demain.
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